Le monastère des chanoinesses augustines de Santa Maria Magdalena trouve son origine dans un hôpital déjà connu au début du 14e siècle. L'incorporation des religieuses fut l'œuvre du roi Pere le Cérémonieux, qui accepta de déplacer quelques religieuses du couvent de Barcelone à Majorque. Les documents qui subsistent offrent peu d'informations sur la vie de l'ancien couvent ou sur la construction gothique de l'église. Le patrimoine médiéval préservé se compose de trois exemples uniques d'art gothique, preuve de l'essor de la communauté à partir de la seconde moitié du XIVe siècle. L'œuvre la plus ancienne et la plus importante est le retable dédié à Sainte Madeleine, qui devait présider l'église gothique : le panneau central, avec une figure de la sainte en pied, est l'œuvre de Francesc Comes ; les panneaux latéraux sont attribuables au dénommé Maître de l'évêque Galiana, et le pinacle central est considéré comme l'œuvre de Joan Daurer, tous grands artistes de la peinture gothique majorquine du XIVe siècle. L'intérêt suivant est le panneau monumental de Sainte-Hélène, attribué à Rafel Mòger. Et une troisième œuvre est le petit retable dédié à la Vierge, à saint Michel et à saint Jean Baptiste, œuvre de Joan Rosado ou Rosetó. Toutes ces peintures se trouvent dans la salle capitulaire du monastère, et leurs auteurs comptent parmi les peintres les plus renommés de l'art gothique majorquin. Avec la présence au XVIe siècle de la religieuse Catalina Tomàs, qui deviendra plus tard une sainte, une nouvelle et très splendide étape du monastère commence, sous le patronage du cardinal Despuig.
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